25 septembre 2022

C : 25/10/ 2022

Liste des histoires : CHIOTE EN OR,CHORALES ET MUSIQUES DU GERS, CONSEIL DE REVISION, CURE DE CASTETBON

CHIOTE EN OR :


 

Cette histoire, je l’ai complètement inventée mais sa chute circule en Chalosse depuis de nombreuses années. J’ai utilisé des noms de villages et des noms de familles modifiés afin de faire des jeux de mots :

Montaut = monte haut ; Banos = Bas nos alors que c’est une colline ; Hauriet = haut riet ; le restaurant Rerebu = bu, rebu, rerebu..

Dans ce coin de Gascogne, il existe donc des particularités :

-          Quand on veut aller au centre de Mont de Marsan on ne monte pas, on descend

-          Par contre quand on va à Banos, on devrait descendre, hé bien, non, on monte de tous les côtés.

-          De Hauriet à Montaut cela devrait être plat mais en réalité ce ne sont que faux plats.

Après une guerre du 20ème siècle, un brave métayer « Pique Talosse » habitant Hauriet a décidé d’aller faire une grande nouba à la fête de Montaut en vélo à pignon fixe.

Il met sa « cinte » (ceinture en flanelle) en faisant plusieurs tours.

A cette époque-là, à Montaut, il y avait au bourg 3 bistrots ouverts pour la fête. Celui à droite en arrivant tenu par les Lahitte, il ne pouvait pas y aller car sa famille était fâchée avant sa naissance. On ne se remémorait pas pourquoi mais cela devait être très, très, grave.

Le voyage aller fut facile. Arrivé dans le village rue, il trouve plusieurs amis anciens combattants. Ils firent plusieurs allers et retours aux 2 bistrots à gauche dans la rue, tout à la « champagnette » alias blanc très peu limé. Attention, du blanc sec de Banos, pentore vers le sud chaptalisé clandestinement. C’est-à-dire entre 13 et 14°.

Quand ils avaient bu et rebu chez Lacère, il allait reboire chez Rerebu et quand ils avaient rebu chez Rerebu, ils revenaient chez Lacère heureusement bistrot très proche, etc. jusqu’à une heure plus proche de l’aube que du couchant.

Au retour, notre piquetalos d’Hauriet en arrivant au pont du ruisseau de Miremont vit 2 ponts sur la route. En suivant ses orientations politiques bien hauriétoise, il prit le pont de gauche et passa en rigolant fier comme bar tabac.

En rentrant, la Grise, comme il appelait sa tendre épouse, lui dit Mes qué put lou viague (mais tu sens le vinaigre).

Souy benlheu hart mes qu’ey bis un cagatori en aur (Je suis peut-être saoul mais j’ai vu une chiotte en or).

Cara’t arsouille é déchem droumi, hartané  (tais-toi soûlard et laisse-moi dormir, poivrot)

A 5 heures et demi solaire, notre ancien hartané se lève remet sa ceinture à plusieurs tours et il dit fumele qué bau ana béde aquet cagatori en aur (femme je m’en vais voir cette chiote en or)

Il va d’abord chez Lacère alors que l’angélus sonnait au clocher-porte tout proche. Il tape à la porte poing fermé et la mère Lacére ouvre les volets. A noter qu’à cette heure matinale, ce n’est jamais l’homme qui se lève le premier.

Il demande poliment : pardon madame, ce n’est pas chez vous que vous avez des chiotes en or.

Réponse immédiate : gran carcan quem deishude un lendoman de heste a sheis oras ( grand carcan me réveiller un lendemain de fête à 6 heures).

Et la mère Lacère continua à réciter des litanies d’insultes avec comme refrains arsouille, pélié…

Alors qu’il frappe chez Rerebu, on commençait à voir dans la rue des volets s’entrouvrir.

Il pose la question fatidique et la grand-mère Rerebu se retourne et dit :

Julot, je connais le salaud qui t’a chié dans le tuba !

 

CHORALES ET MUSIQUES DU GERS ET DES ALENTOURS : YPF

Dans la Gascogne du Gers, outre le festival des Bandas de Condom au mois de mai et de jazz de Marciac en août, il existe en juin un autre festival beaucoup moins connu : 

C’est le rassemblement annuel, de toutes les sociétés musicales du département sur les allées d’Etigny à Auch.

Jouant au touriste, je n’ai pas résisté à vous ramener le programme 2019. Il y avait par ordre alphabétique des villages du Gers :

 

NOM DU GROUPE

LA CHORALE DE M. LE CURE DE BARCUGNAN, PRES DE MIELAN

ET EN VOISINS, LE JAZZ BANG DE BAZUGUES

LES COQUINES DE BEZOLLES DANS LE CANTON DE VALENCE SUR BEZE

ILS SONT TRES PRES D’AUCH ET VENUS A PIED, LES BOUHIGUES DE BOUCAGNERES

LA LYRE DU SERVICE DES EAUX DE COLOGNE

THE CONDOM BANDA FUT TOUJOURS AUSSI SOUPLE ET SOLIDE

LES MARIS CORNUS D’ESCORNEBOEUF PRES DE GIMONT

TOUJOURS DU CANTON DE GIMONT, LA MUSIQUE DE CHAMBRE DE LA COMTESSE DU BARRY DE GIMONT

LE QUINTETTE A VENT DE LANNUX QUI A FOUTU UN GRAND PET DANS LE FESTIVAL

LES MOUQUIROUX DE LASSEUBE PROPRE ATTEINTS PAR LA GRIPPE AVIAIRE

LE CHŒUR DES CARMELITES DE LECTOURE ACOMPAGNE PAR LE LOMBEZ ENSEMBLE

LES ARBORICULTEURS DE PELLEFIGUE PRES DE SARAMON

LA MUSIQUE DES EQUIPAGES DE LA FLOTTE DE PLAISANCE

LES CATIEU CAOUTERES DE SARRAGACHIES VENANT DE FAIRE LA GRAISSE DU PORC

LES MATAMORES DE SIMORRE EN ASTARAC PROFOND

LES GAHOYS DE CROUTE QUARTIER DE TASQUE QUI REPETENT DANS LEUR SUPERBE EGLISE ROMANE

LES PUNAISES DE VALENCE SUR BEZE TOUJOURS AUSSI A L’AISE COMME LE DIT LA CHANSON VALENCIA

ET COMME INVITES D’HONNEUR VENUS DE LA HAUTE GARONNE VOISINE ET DU CANTON DE BOULOGNE SUR GESSE

LES CHIOULAYRES DU QUARTIER DE REBIRECHIOULET

LES AOUYES D’ESCANECRABE 

Alors après avoir rassemblé tout son monde, le Karajan du Béarn venu tout spécialement et exceptionnellement de l’orchestre symphonique de Piets Plasence Moustrou Cabidos Montagut et Arget réunis dit : Adare musique, Drapéou déban, Tutes à la bouque,Troumpètes aous pots,Tambours à l’esqui, Bouhets en haut,E un dus

Les musiques et la foule jouèrent :Tsam, pat, tsam, pat, tsam, talala, bis et rebis, etc...

 

 CONSEIL DE RÉVISION (LE), LE DERNIER A ST SEVER

Définition : Conseil qui était chargé d'examiner dans chaque canton, lors du recrutement, si les jeunes gens appelés sont propres au service militaire.

 Il existait une séance annuelle dans les chefs-lieux de canton. A partir de 1966, cette visite médicale fut organisée dans les préfectures et les sous-préfectures, puis supprimée et remplacée par les « 3 jours » dans un centre de recrutement.

A Saint Sever, le dernier conseil de révision cantonal eut lieu le vendredi 14 mai 1965 pour la classe 1967 (hommes nés en 1947).

Le conseil de révision était composé du représentant du préfet qui présidait, du conseiller général, d’un officier supérieur, d’un membre de l’intendance, d’un membre du service de recrutement assurant le secrétariat et d’un médecin major et du maire du lieu de résidence du conscrit.

Né en juillet 1947 à Saint Sever, j’eus l’honneur de figurer dans l’ultime conseil de révision siégeant à Saint Sever. Jean Marie Commenay député-maire de Saint Sever venant d’être élu après l’homérique élection de mars 1965, assista à son premier et dernier conseil de révision.

Le « scénario » était immuable : très peu de femmes siégeaient au conseil de révision (heureusement). Les conscrits devaient se présenter tout nu devant les membres. Après une occultation rapide par un major, le citoyen était déclaré bon pour le service ou réformé ou devait avoir une consultation ultérieure.

A la sortie de la mairie, les conscrits bons pour le service achetaient à des marchands forains spécialisés des cocardes, des bibelots tricolores et des badges sur lesquels il y avait souvent  l’inscription : « bon pour les filles »

Puis c’était la photo devant la mairie ou à Saint Sever devant l’abbatiale afin que le photographe n’ait pas besoin de monter une estrade.


Sur la photographie faite par Pierre Richard + un peu avant midi, on voit au premier rang de gauche à droite : le chanoine Henri Froustey+ archiprêtre, le secrétaire général de la préfecture, Jean Marie Commenay+, député-maire, Geneviève Darrieutort, marraine, Henri Labarthe+ président de la classe 1967 du canton de Saint Sever, Arlette Duris marraine et Joseph Bacarrère+, premier adjoint et Monique Vercorren, marraine. Je suis sur le même rang le 3ème en partant de la droite.

Puis c’est le départ en bus à Montgaillard pour le repas chez Ducasse. Cela donne aux habitants de la ville du temps pour fermer les volets, sortir les pots de fleurs, les bancs, les tables, les chaises, les brouettes des jardins, les poubelles alors individuelles, etc. Sinon le lendemain, ils étaient obligés de récupérer tous ces objets et ces meubles dans la pile faite nuitamment par la classe sur la place du Tour du Sol.

Le repas fut très arrosé et on vit même certains ruraux boire dans leurs chaussures à la fin des agapes. Avant le repas du soir, les ruraux revinrent dans leur village pour se manifester.

Le soir, ce fut le dîner, toujours aussi arrosé. Le bus partit ensuite au Poteau à Retjons et à Captieux pour que la classe du canton de Saint Sever soit bonne pour les filles…

Au retour dans le chef-lieu de canton, il fallait jouer avec la renault 4 chevaux du brigadier de police en profitant des piliers des arceaux et de petits recoins de la vieille cité chalossaise. C’était facile en mai 1965 à 3 heures du matin la circulation était inexistante et on entendait de loin la « catchare » du brigadier de police. Chacun était reparti dans sa commune ou son quartier pour effectuer le traditionnel déménagement nocturne. Et partout sur les vitres des magasins, sur les vieux volets clos du Cap de Gascogne, les inscriptions suivantes à la chaux blanche furent faites : vive la 67, 67, chez Labre qui conduisait très mal « ici Fangio as du volant », chez Thérèse connue pour sa cuisse hospitalière ; « c’est Thérèse qui rit quand on la… », des cornes chez les cornards et toutes sortes d’autres inscriptions que j’ai oublié 60 ans après. Il y avait des inscriptions plaisantes chez les gentils et des méchantes chez les mauvais coucheurs, etc.

Parmi les aventures de la fin de nuit, je ne citerai que le pittoresque réveil de Cicut le bistroquet de Pontix :

Vers ou autour des 5 heures, on arrive à Pontix. Nous étions une dizaine avec, Pelo+, Labarthe+, Laporte… En descendant la rue de Pontix (quartier populaire, bien et bon vivant), on voit de loin la fin de la « pamparre » de Jules Fontanieu, limonadier, marchand de vins) qui dépassait le plan de la façade. Il nous dit : si vous ne peignez pas vos marques sur ma vitrine et ma façade, je vais vous donner 2 bouteilles de mousseux. Mais à la condition que vous alliez peindre discrètement la façade de chez Sicut sans le réveiller. Puis vous le réveillez et vous lui demandez qu’il vous offre le café. Comme je n’ai pas confiance à vous, je vous porterai le mousseux quand vous serez assis dans l’auberge.

On part en voltigeur, on peint discrètement et on frappe à défoncer la porte, en gueulant le café, le café. Sicut sort et il nous dit de rentrer et je regarde vers la ville et je vois l’arrondi de la pampare à Jules qui dépassait le plan de la façade.

Il fallait que ce soit le conseil de révision pour boire le café à 6 h 30 du matin baptisé au mousseux.

Vers 9 heures du matin, la police municipale frappait aux portes des conscrits de la ville pour aller ramener : portillons, pots de fleurs, volets, bancs aux propriétaires présents sur la place.

Ils étaient heureux les ruraux au lit, parce que la police municipale n’allait pas à la campagne.

                                                                                                                      Yan Pau Farbos

                                                                                                                      Sergent de réserve retraité

 

 CURE DE CASTETBON (LE) 

Juste après la séparation de l’Église et de l’État, le curé de Castetbon, petit village d'alors 381 habitants avait une église en très mauvais état. Il pleuvait partout :

sur la tête de Saint Joseph, un comble pour un charpentier, 

l'eau du ciel venait compléter le bénitier en pierre situé près du grand pilier.

Un dimanche matin du mois de février alors qu'une méchante perturbation de nord ouest s'était coincée contre les Pyrénées, il pleuvait à inonder Peyrehorade. Un tout petit morceau de tuile a glissé d'une volige humide et est tombé sur l'épaule du curé juste avant la grand messe.

Le curé monte en chaire et attend les paroissiens pour un prêche préliminaire.

A la fin de son admonestation, il conclut en disant :

Si le maire et le conseil ne font pas réparer l'église au plus vite un prochain dimanche, je tremperai ce "téoloun" dans l'eau bénite et je le jetterai depuis la chaire sur la tête du plus grand cornard de Castetpon et.. et.. j'ai confessé avant hier.

Silence religieux, Mariette (40 ans) très jolie femme donna un coup de coude dans le gros ventre de son mari âgé de 65 ans en lui disant :

"Tu prendras garde Fernand le curé devient vieux, il n'est plus très adroit cela pourrait te tomber dessus pour un autre..


 

 

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